Avenant dispositif Parts Variables (I/C) et 37h00 (Mensuels IV.1) : un bilan mitigé

Prévu par l’accord des négociations annuelles 2022 (NAO), non signé par la CFDT, la mise en place ou l’extension de parts Variables pour les Ingénieurs et Cadres ainsi que le passage au forfait 37h00 pour les mensuels V.1 nécessitaient la signature d’un avenant au contrat de travail par les salariés concernés.

Pour rappel, ces mesures portées par la DRH dans la négociation avaient provoqué un important mouvement de mécontentement relayé et accompagné par la CFDT, poussant la direction à revoir en partie sa copie et à en faire des dispositifs basés sur le volontariat.   

Les salariés concernés (3224 I/C position 1 à Grade B et 305 Mensuels V.1) ont reçu début avril les avenants à leur contrat de travail, en voici le bilan. 

Au global, 65,8% des Ingénieurs et Cadres ont signé leur avenant, acceptant ainsi les Parts Variables en échange de jours de RTT (entre 3 et 4 selon leur position) et 75,4% des mensuels V.1 ont accepté de passer au forfait horaire 37 heures avec intégration dans leur salaire des 2 heures supplémentaires.

Certains diront que c’est beaucoup, d’autre que c’est peu. Nous connaissons aussi des collègues qui ont pu signer à contre cœur, ayant des doutes sur la progression de leur carrière en cas de refus. La CFDT sera vigilante au respect des engagements annoncés de non-discrimination de celles et ceux qui n’ont pas adhéré.

Pour la CFDT ces chiffres nous confortent sur le fait qu’un nombre non négligeable de salariés n’adhère pas à ces mesures et qu’heureusement la direction en a pris conscience et proposé une adhésion sur la base du volontariat.

L’analyse détaillée du bilan nous semble riche d’enseignements.

Forfait 37 heures	Effectifs	Avenants signés	en %
Niveau V.1	305	230	75,4%

Parts Variables	Effectifs	Avenants signés	en %
Position I	351	246	70,1%
Position II	1341	854	63,7%
Position III A	928	552	59,5%
Grade C	406	309	76,1%
Grade B	198	162	81,8%
Total	3224	2123	65,8%

Pour le forfait 37h des mensuels V.1, avec une politique salariale qui ne pourra pas gommer l’inflation renaissante, il est certain qu’un gain immédiat de rémunération est le bienvenu. Beaucoup de ces personnes faisaient déjà des heures supplémentaires et nous souhaitons qu’ils puissent toujours par leur travail acquérir des jours de RTT bien mérités. 

Concernant les Parts Variables, la CFDT constate que 1100 Ingénieurs et cadres (34,2%) non pas souhaité échanger des jours de congés contre une rémunération variable. 

Une adhésion assez inégale selon les positions :

• 81,1% des Grade B et 76,1% des Grade C ont signé leur avenant, à cela rien d’étonnant, ils font ou feront partie de la ligne managériale. Malgré tout, 133 d’entre eux n’ont pas adhéré à céder des RTT pour plus de Parts Variables.
• Pour les jeunes embauchés Position 1, à l’image des mensuels V.1, l’attrait d’une meilleure rémunération est compréhensible, ils sont donc 70,1% à avoir signé l’avenant mais plus d’une centaine ont préféré rester sur les termes de leur contrat d’embauche preuve que l’attractivité ne se résume pas qu’au salaire !
• Enfin, pour les positions II et IIIA, le bilan est beaucoup plus mitigé. Ce sont respectivement 32,7% et 40,5% qui ont refusé l’augmentation de leur temps de travail.

Posons-nous la question de l’intensité de travail à laquelle sont déjà soumis ces collègues, piliers de l’entreprise au niveau R&D et projet. Sans doute, considèrent-ils que perdre 4 RTT mettrait à mal leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Ceci vient conforter l’analyse de la CFDT qui alerte régulièrement sur les constantes hausses de charges et l’augmentation des tensions dans l’entreprise. Proposer, à celles et ceux qui ne comptent déjà pas leurs heures, de travailler encore plus (qu’ils l’ont fait pendant la crise du COVID) n’est certainement pas ce que les salariés attendaient de MBDA.