Accord Participation : Rien de nouveau, on pouvait mieux faire
Deux réunions de négociation auront suffi à reconduire à l’identique (ou presque) l’accord concernant la participation des salariés aux résultats de l’entreprise au titre des exercices 2022, 2023 et 2024.
La Direction n’avait aucunement l’intention de changer le dispositif actuel mais surtout la CFE/CGC s’est opposée aux propositions des trois autres Organisations Syndicales d’améliorer le dispositif de répartition pour plus de solidarité en faveur des salaires les plus bas.
Jusqu’en 2015 le versement de la participation était entièrement proportionnel au salaire.
La CFDT qui demande depuis de très nombreuses années une répartition des versements qui ne soit pas uniquement proportionnelle aux salaires avait en partie été écoutée lors de la renégociation de l’accord pour les exercices 2016-2017-2018. Une part de la réserve étant alors répartie de façon proportionnelle aux salaires et une autre part de manière uniforme au prorata du temps de présence.
Ce mode de distribution dit « partiellement déhiérarchisé », reconduit dans l’accord 2019-2020-2021, permet de minimiser l’impact en cas de faible versement de participation comme ce fut le cas en 2017 et 2019.
La formule retenue est la suivante en fonction du montant total de la Réserve Spéciale de Participation dégagée :
Pour la tranche de RSP allant de 0 à 5 millions d’€ | Pour la tranche de RSP de 5 à 10 millions d’€ | Pour la tranche de RSP au-delà de 10 millions d’€ |
50% déhiérarchisés | 30% déhiérarchisés | |
50% proportionnels | 70% proportionnels | 100% proportionnels |
Depuis 2019, les résultats sont en très nette hausse et de ce fait, la Participation également.
Pour 2022, versement au titre de 2021, c’est 31 Millions d’euros qui seront distribués aux salariés dont 27 M€ proportionnels aux salaires.
Pour la CFDT la participation est une restitution aux salariés d’une partie des bénéfices de l’entreprise. Nous sommes rémunérés en fonction de notre poste, de notre qualification, mais chacun contribue pour sa part à la performance de l’entreprise. À la CFDT nous sommes pour une juste répartition des richesses de l’entreprise. Est-il juste que les plus gros salaires empochent les plus gros bénéfices du travail collectif en sus de leurs parts variables?
Alors que le pouvoir d’achat s’érode par le regain d’inflation, accroitre la part uniforme aurait eu un impact positif pour tous les salariés percevant jusqu’à 50 000€ brut annuel. Un effort de solidarité des plus hauts revenus est-il si inconcevable ?
La CFDT ayant signé les accords précédents a reconduit sa signature pour les exercices 2022-2023-2024 mais regrette vivement qu’une Organisation Syndicale catégorielle, fusse-t-elle la première chez MBDA ne perçoive pas la nécessité d’une telle mesure.
La CFDT ne désespère pas, avec votre soutien, de pouvoir améliorer le dispositif dans 3 ans. À noter que la seule modification notable apportée à l’accord précédent concerne la suppression de l’option de placement sur le compte-courant bloqué. Cette possibilité appréciée de nombreux salariés ne sera plus possible à partir de 2023, celle-ci n’étant plus autorisée depuis la publication de la loi Pacte.